Lire l'article

L’analyse de la dernière coupe du monde masculine en Inde identifie 2 facteurs principaux ayant pu influer de manière significative sur les performances :
- Les capacités mentales permettant de gérer les matches jusqu’à la dernière seconde et de réussir lors des fréquents shoots-out.
- La qualité des connexions interindividuelles principalement déterminantes lors des phases de finition.
C’est sur cette dernière caractéristique, que je vais porter mon attention en questionnant Anne-Claire Macquet qui est chercheure au laboratoire Sport Expertise et Performance de l’INSEP. Elle travaille principalement sur la prise de décision et elle accompagne dans un processus de performance les sportifs de haut niveau et leurs entraîneurs sur la dimension psychologique et les aspects mentaux.
Les informations contextuelles sont des informations qui ont du sens par rapport au jeu. Elles prendront en compte le placement des joueurs, leurs déplacements, les actions qu’ils vont mener, leurs attitudes aussi. Ces informations sont partagées entre les joueurs afin de connaître et de comprendre ce que vont faire mes partenaires et aussi pour que ces derniers perçoivent comprennent et interprètent ce que je veux transmettre comme information. Pour jouer collectivement ce partage a du sens. (ndlr : on parle de connexion dans notre jargon, de compréhension mutuelle).
Quand on prend une décision on va utiliser son expérience et on s’appuie sur des configurations ou schémas de jeu. A chaque type de situations, il y a une solution de jeu qui sera l’action que l’on va mettre en place. Le partage des informations va permettre une compréhension plus efficiente. On va associer l'expérience et la reconnaissance de la situation pour mieux comprendre les configurations de jeu et mieux s'adapter.
Pour acquérir un bon partage de l'information, les joueurs doivent se rendre visibles. Être visible c'est par exemple se démarquer ou se faire entendre comme la parole. Donc être entendu puis être vu et enfin à un autre niveau de compétence, c'est ressentir l'action ou le joueur (ndlr : ou encore l'espace à utiliser). Chaque sport collectif a ses configurations de jeux particulières. Le mouvement de tête est très important : lever la tête, une tête qui se tourne sont des indices extrêmement clairs de prise de l'information.
(ndlr : on sait aussi que des sports collectifs permettent des phases de jeu préparées; c'est le cas principalement du rugby, du handball ou encore du volley où chaque action est en général bien délimitée. Le hockey génère de très nombreux« turn-over » ou contre-attaques pour lesquels on doit en permanence s'adapter et reconnaître la situation nouvelle. Si lors des relances on peut avoir déjà anticipé une configuration de jeu, peu à peu lorsqu'on va s'approcher du but, on va retrouver des espaces de plus en plus limités, une densité de joueurs de plus en plus grande et surtout une pression temporelle qui va jouer sur le délai de lecture de l’information et donc sur la pertinence de la prise de décision et enfin sur la qualité de la réalisation).
On est comme dans un comme un entonnoir, plus on se rapproche du but, plus la situation devient complexe par la réduction des espaces, l’augmentation de l’incertitude. Plus on aura préparé lors de l’entraînement cette situation, davantage on pourra anticiper; ce qui permettra d'être performant en match. Durant l’entraînement il faut acquérir des schémas de jeu donc en apprenant à reproduire des situations et en variant surtout les possibilités.
Oops! Something went wrong while submitting the form