1 - La transition écologique du hockey

JO 2024

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10.10.22

Le sport pointé du doigt

Le sport est de plus en plus pris à partie d’une part à cause de ses excès en consommation d’énergie et de production de GES (gaz à effet de serre) et d’autre part à cause de ses équipements non adaptés à la réalité du changement climatique. Des aberrations sont signalées comme des déplacements excessifs avec des empreintes carbone démesurées ou encore des désignations pour l’organisation de grands évènements totalement incohérentes telle la Coupe du Monde de football au Qatar. Les2 coupes du monde de hockey 22/23 (féminine puis masculine) se sont ou vont se dérouler sur 2 sites différents occasionnant des déplacements supplémentaires en avion. De nombreuses installations sont de véritables passoires thermiques. Les golfs doivent justifier leur consommation d’eau. Les arrêtés « Sècheresse » se multiplient et toutes les régions de France sont concernées. Le hockey n’est pas ménagé par ces restrictions et doit chaque année s’adapter.

Faut-il arroser les terrains ?

A cette question Jean-Michel Berly (JmB Consult et consultant pour la FFH) me stoppe net : « ne parlons plus d’arrosage mais de mouillage ou d’humidification des terrains. On arrose un green de golf ou un terrain naturel de football, on mouille un terrain de hockey ». Le langage a effectivement toute son importance, principalement lorsqu’un club porte un projet de renouvellement de son terrain auprès des collectivités. Aujourd’hui2 types de terrain de hockey sont identifiés : ceux à remplissage(semi-sablé) et les terrains synthétiques purs et mouillés pour le haut niveau.

Les premiers ont bien évolué depuis quelques temps et autorisent une pratique sans eau pour les jeunes, les loisirs et les scolaires par exemple et parfois humidifiés particulièrement pour un niveau N1/Elite. Les seconds sont systématiquement mouillés pour la qualité du jeu mais aussi parce que jouer sur terrain sec use les fibres (comme jouer sur un terrain gelé d’ailleurs).

Coupe du Monde 2018 Kalinga Stadium Bhubanesvar (Inde). Terrain Polygras Tokyo GT

Où en sommes-nous du projet « terrain sec » pour Paris 2024?

Selon Jean-Michel, il va manquer une olympiade pour présenter un terrain sec en 2024 en précisant bien pour « garantir des conditions de jeu identiques à celles actuelles sur terrain mouillé ». Car tout le problème est là : il faut maintenir la vitesse de la balle et la fluidité du jeu mais aussi pouvoir exécuter tous les gestes techniques dans d’excellentes conditions. Les tests sont là pour vérifier ces données : friction, vitesse de balle, trajectoire, amorti, etc…. Cependant le terrain des JO de Paris a été expérimenté à Lausanne pour le mondial de Hockey5 avec succès et sans mouillage ! Il s’agit du Polygras Paris GT. Le premier terrain a d’ailleurs été construit récemment à Hambourg. Il y a encore 3 ans Polytan semblait sceptique. Aujourd’hui l’entreprise veut vraiment croire à des JO de Los Angeles sur terrain sec et peut-être dès 2026 pour la coupe du monde en Belgique et Pays-Bas.

Donc toujours un terrain mouillé pour 2024 ?

Jean-Michel Berly confirme qu’il faudra humidifier le terrain sur le site d’YDM (Yves du Manoir). Mais il relève que le terme humidifier aura encore plus de sens puisque la quantité d’eau nécessaire sera divisée par 2 à3. Le terrain JO Tokyo GT nécessite 1l à 3,5l /m² soit 10 à 15 mètres cubes alors que le terrain de Paris n’aura besoin que 0,5l/m² soit 5 mètres cubes pour un match. En effet, le système Turf Glide est une nouvelle technologie qui réduit la friction de surface c’est à dire moins d’eau pour lubrifier le gazon. La société Polytan qui rappelle que Paris sera les 8ème JO à utiliser un terrain de type Polygras, a réalisé d’énormes efforts pour aboutir à un produit révolutionnaire : le Paris GT zéro. Mais revenons au thème de l’empreinte carbone (suite Partie 2).

 

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