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Difficile alors de réaliser une analyse et de faire des propositions sans prendre en compte les 2 paradoxes suivants :
- Un projet sportif du club déconnecté pour conserver ses joueurs de haut niveau
- Le niveau des internationaux-nales progresse mais celui du championnat Elite s’étiole.
En 2017 Jean-Baptiste quitte son club avec Gaspard Baumgarten son partenaire du FCLHC et de l’équipe de France pour le Leopold de Bruxelles. Ils rejoignent ainsi Edgar Reynaud parti un an plus tôt aux Pingouins. Lyon perd ainsi 3 joueurs internationaux. Le club ne peut les retenir.
En 2020, le St Germain HC perd 50% de son équipe féminine. En 2 ans le CA Montrouge a vu partir 6 joueurs. Le Lille HCM voit ses meilleurs éléments s’engager de l’autre côté de la frontière.
L’externalisation des joueurs de haut niveau ne plaît pas à tout le monde : les entraîneurs nationaux imposent aux joueurs de partir, cela affaiblit les championnats Elite, on dilapide les clubs formateurs… Oui cela est vrai et il n’existe aucun argument pour contredire ces propos. Evidemment la frustration de voir partir ses meilleurs éléments est grande pour un président de club ou un entraîneur mais n’est-ce pas tout simplement la destinée de la plupart des internationaux, quel que soit le sport : club formateur – club Elite – club étranger ? On appelle cela le parcours du sportif de haut niveau.
La solution belge est en fait arrivée à point nommé. Dans la course contre la montre pour accéder à la haute performance, cette option a contribué à accéder dès 2018 dans le top 8 mondial masculin. Conjugué avec le renforcement de l’expertise du staff, cela a permis de booster les résultats des Bleus. En parallèle, cela a affaibli le niveau du championnat Elite. Mais on peut remarquer que
- la conjugaison de la formation des jeunes en club pour l’accession au haut niveau
- avec la préparation à la haute performance en Pôles France
- puis l’intégration de plus en plus grande de ces jeunes en championnat Elite,
a permis d’assurer un renouvellement régulier et l’obtention de résultats conséquents chez les jeunes filles et garçons. Les performances en coupes du monde juniors sont significatives. Ce parcours vers la haute performance se conclut par la sélection en équipe de France, l’intégration dans une grande équipe étrangère et si possible l’accès aux podiums internationaux. C’est bien l’espoir que l’on souhaite transmettre pour les JO de Paris.
On remarque donc un réel écart entre les intentions affichées par les clubs et le projet du sportif de haut niveau. On identifie 3 clés en lien avec les conditions de la performance et qui ne sont pas réunies en France. On remarque
- Le manque d’entraîneurs experts,
- Les entraînements (fréquence et intensité) de niveau inadapté pour la haute performance
- Un championnat Elite de qualité de jeu insuffisante.
Exceptées 3 qualifications en round 3 (¼ de finale) de l’EHL du SGHC (2008 et 2018) et du RCF (2017), aucun club français n’a réussi a passé la barre du top 16 européen sur les 15 années d’existence de l’EHL ! En 2019 les Watducks ont mis fin à 12 années de règne germano-hollandais en remportant le titre européen.
A cela s'ajoute la question financière. A ce jour un international français peut prétendre à des ressources entre 20000€ et 40000€ par an en y associant l'hébergement et le prêt d'une voiture. Mais nos clubs ont-ils réellement l'envie mais aussi les moyens pour rivaliser avec les offres des clubs Belges?
Alors posons l’ultime question : pourrons-nous maîtriser l’externalisation et impulser un retour en France de nos joueuses et joueurs ? Une chose est certaine, nous devons innover pour donner une plus grande visibilité à notre championnat Elite alors que nous sommes pratiquement à l’aube des JO de Paris. Ensuite, les clubs doivent créer une cellule interne pour le haut niveau afin d’accompagner les sportifs et un recrutement de qualité.
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